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le Kaléidoscope....
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8 octobre 2014

Etats Généraux du Parti Socialiste: contribution "Un regard vers l'avenir!"

A l’occasion des Etats Généraux du Parti Socialiste, il est demandé aux militant-e-s de contribuer. Comme je considère que tout espace d’expression est à prendre, voilà chose faite. A vos claviers…

J’ai choisi de m’exprimer sur le thème « Démocratie et Représentation ». Le teasing était le suivant : « Que peut la politique dans le nouvel âge de la démocratie – une démocratie médiatique, numérique, individualiste, sceptique ? Comment les citoyens peuvent-ils se réapproprier la chose publique ? Comment permettre la participation des citoyens ? Diversifier les formes d’expression et d’engagement ? Réorganiser la démocratie représentative pour qu’elle traduise mieux la diversité de la société française ? Lutter contre la société bloquée et la reproduction des élites ? Quelle place pour les autres dimensions de la démocratie : sociale, territoriale, culturelle ? Comment penser maintenant et agir pour longtemps ? »

Voici ma contribution intitulée « Un regard vers l’avenir », disponible également sur le site des états généraux.

Lors du Conseil National du 14 juin dernier, Jean-Christophe Cambadélis, notre premier secrétaire, invitait les adhérents du Parti Socialiste à « reconstruire ensemble notre identité » car « dire ce qu’est un socialisme moderne, ce n’est pas un débat secondaire, c’est essentiel ». Un projet de résolution du Bureau National, qui s’est réuni le 8 juillet 2014, a rappelé la feuille de route, adoptée en juin, visant à donner la parole aux militant-e-s  pour redéfinir notre identité et rénover nos structures à long terme. Pour ce faire, des Etats Généraux seront organisés le dernier trimestre de cette année, se voulant distinctifs sur le « fond et la forme du congrès de 2015 ».

Cette initiative vient en réponses à trois éléments substantiels non négligeables, soit des résultats catastrophiques aux élections municipales et européennes de mars et mai dernier, la défiance grandissante du citoyen envers le monde politique en général, l’abstention dans les urnes et la montée des populismes qui en découlent en particuliers, et le nombre inquiétant de camarades qui n’ont pas ré-adhéré, ou de celles et ceux qui ne viennent tout simplement plus nous rejoindre dans nos luttes et nos convictions. Les signataires de la motion 4, Oser. Plus Loin. Plus Vite., du dernier congrès de Toulouse, sont attachés aux idées de rénovation et désirent plus que tout faire du Parti Socialiste, «  un parti exemplaire, solidaire entre ses territoires, démocratique jusqu’au bout ; un parti d’adhérents actifs, ouvert sur la société. ». C’est dans ce sens, dans cette direction, qu’ils entendent participer à cette refondation en profondeur, et qu’ils jugeront cette volonté affichée de remettre le/la militant-e au cœur du Socialisme à l’orée de 2015.

Le Parti Socialiste doit porter son regard vers l’avenir… tout en retenant leçons du passé !

Les résultats des élections municipales et européennes, qui se sont tenues en mars et mai 2014, furent désastreux pour le Parti Socialiste.  Cette véritable déroute, Jean-Christophe Cambadélis, l’a qualifié,  comme étant « la plus lourde défaite du socialisme à des élections locales ». Nous, militant-e-s socialistes, nous nous sommes retrouvés en conflits idéologiques et politiques avec nous-mêmes, avec un certain nombre d’incompréhensions, un certain nombre d’interrogations, mais aussi et surtout avec l’envie de voir se transformer « le changement », de convertir nos convictions en actions. Pour beaucoup d’entre nous, cela signifie continuer à croire en nos idéologies fondatrices, à celles développées par le Parti Socialiste depuis bien longtemps, de Jaurès à Blum en passant par Mitterrand, sachant que tout ce qui ne nous sépare pas, nous rassemble !, et continuer à convaincre notre entourage au quotidien, que la justice sociale et le progrès sont autant des leçons du passé qu’un regard vers l’avenir. Par l’entremise des Etats Généraux, nous avons décidé de nous interroger, d’analyser les raisons de nos échecs et de proposer des contributions pour éviter de réitérer les erreurs commises, et afin de poursuivre l’œuvre de rénovation indispensable à notre parti et lui redonner une identité forte.

Outre un contexte économique et politique national défavorable, de nombreuses autres raisons peuvent expliquer ces défaites. Nous conviendrons que les résultats de nos politiques économiques et sociales, ont forcé le citoyen à rendre les scrutins « nationaux ». La sévère défaite des municipales, fut un désaveu cinglant pour le gouvernement et pour le Parti Socialiste qui l’a soutenu sans réserve. Faisant des scrutins un moyen national d’expression, l’électorat de gauche a condamné la politique économique en place depuis deux ans, dans laquelle il n’a pas retrouvé le souffle du discours du Bourget, ni l’ambition des 60 propositions. Mais, bien au contraire, l’accroissement du chômage, les impôts en augmentation, le pouvoir d’achat en diminution, la remise en cause des « acquis sociaux », les déficits se creusant ou l’apparition de 900.000 nouveaux pauvres, a cristalliser les français-es contre l’essence même du socialisme, soit ses idées et ses idéaux.

L’ampleur stupéfiante de la défaite de la gauche est révélatrice de l’incompréhension entre les citoyens, les élus locaux, les responsables du parti et les dirigeants de notre pays. Ces derniers, et François Hollande lui-même l’a admis, n’ont pas pris la pleine mesure de la crise économique, du chômage et de la précarité frappant huit millions de français qui ne voient aucune perspective de redressement. Il s’agit d’une véritable coupure avec une base populaire qu’il a été particulièrement difficile à convaincre sur ces sujets. Perdant sa capacité à dominer culturellement dans notre société, le Parti Socialiste et ses partenaires, ont perdu progressivement leur capacité à être hégémoniques. Cela s’est traduit par le développement des idées conservatrices, mais aussi par la montée progressive et continue des logiques anti-démocratiques : hausse de l'abstention, détestation des élus, part grandissante du populisme dans les paroles publiques, montée des votes extrêmes, ...

Aujourd’hui, la question majeure que nous devons nous poser, est celle de savoir en quoi le Socialisme peut continuer à transformer nos vies au quotidien, à qui nous adressons-nous, nous socialistes ?, Et pour qui nous battons-nous, nous socialistes ? Comme bien souvent la réponse se trouve dans la question. L’ADN du Parti Socialiste s’est constitué largement de la diversité sociale de ses adhérent-e-es, et de la fibre militante que ceux-ci. Ces militant-e-s qui ont souhaité conserver ou donner encore leurs engagements pour répondre aux enjeux fondamentaux à relever pour changer notre société. Trop longtemps, les militant-e-s ont été considéré comme de la « chair à canon électorale » utile pour la claque ou pour faire élire des élites « autoproclamées ». Le Parti Socialiste du XXIème siècle doit être à l’image de la laïcité réclamée, de la diversité sociale qui la compose, à l’image de celles et de ceux qui l’ont rejoint et qui se battent pour ses belles idées. Il n’est point acceptable de laisser croire que les décisions politiques ou les pratiques ne peuvent arriver que du haut pour aller vers le bas, vers la base. Jean Jaurès fut un exemple en la matière, il se mettait au niveau des plus grands tout autant qu’à celui des plus modestes. Nous devons retrouver cet état d’esprit. Nos instances nationales, nos représentant-e-s à quelconques élections, à quelconques représentations, doivent être dignes de tout cela et ne pas être uniquement représentatif d’une caste issue des grandes écoles ou des catégories socioprofessionnelles privilégiées. Le Parti Socialiste doit sortir de ce centralisme démocratique et retrouver la force de ses acquis idéologiques, soit de rendre le pouvoir à la base.

Alors, à qui parlons nous ? A qui souhaitons-nous parler ? Pour qui souhaitons-nous nous battre ? Le socialisme désire proposer un modèle économique, social et écologique en respect et en empathie avec les plus modestes pour renverser la/les crise-s. Nous parlons de progrès, mais le progrès se nourrit intrinsèquement des crises, Tomber pour mieux rebondir ! Pour répondre à ces terminologies, à ces mots, à ces maux, le socialisme a inscrit ses centres d’intérêts dans la volonté de créer une société plus juste. Au Parti Socialiste, nous nous battons pour celles et ceux qui souffrent, les personnes en difficultés, les exclu-e-s, les chômeurs-ses qui malgré leurs désirs à vouloir travailler se retrouvent en situations de précarité, les travailleur-se-s  qui malgré les heures de sangs et de sueurs ont du mal à joindre les deux bouts en fin de mois, les classes moyennes qui survivent mais qui ont le sentiment de payer pour les autres. C’est pour eux que les militant-e-s s’engagent et c’est pour cela que lorsque des décisions sont prises à l’encontre de ces principes, les militant-e-s s’enhardissent. Nous souhaitons travailler pour les valeurs républicaines historiques : Liberté, Egalité… Fraternité. Nous souhaitons nous battre pour l’humanité, pour la rendre meilheure.

Alors oui ! Ayons Un regard vers l’avenir… qui prend leçons  du passé, et de ses préceptes !

Une rénovation du Parti Socialiste à (re)mettre en marche pour (ré)enchanter le politique

A une époque où nos concitoyen-ne-s perdent confiance en la politique, à l’espoir d’un avenir meilleur, à une époque où les valeurs qui sont celles du Parti Socialiste, et qui  doivent rester le ciment de la cohésion d’une société qui connaît un désagrégement ineffable, il est temps d’impulser un nouvel élan, il est temps d’engager le changement attendu, il est temps de faire entendre la voix du militantisme. Alors que l’extrême droite et la droite s’enorgueillissent, alors que la classe moyenne est de plus en plus paupérisée et précarisée, nous devons porter nos valeurs pour répondre aux préoccupations, nous devons trouver les meilleures solutions pour poursuive une dynamique portée vers l’avant. Il nous appartient, aujourd’hui, de transformer nos propos en actes, de remettre en marche la rénovation du Parti Socialiste.

Les crises financières, économiques, sociales et écologiques sont restées persistantes et peu à peu les français-es ont fait preuve de défiance vis à vis de la classe politique, et ont considéré les élu-e-s comme étant des « prestataires de services déconnectés de la vie réelle », qui ne s’engagent dans la vie publique que pour des intérêts particuliers. L’affaire Jérome Cahuzac a renforcé ce discrédit et a lancé injustement l’opprobre sur des militant-e-s qui se battent tous les jours sur le terrain. Cette histoire, et quelques autres, ont renforcé les médisances à notre égard et ont profondément traumatisé au sein de notre parti. Lors des campagnes de cette année, nous avons constaté  dans nos échanges avec nos alter-égo-citoyens,  l’omniprésence du rejet du politique et l’ampleur des dégâts.

Beaucoup ne veulent plus croire au politique. Écœurés, ils ont tendance à mettre toutes les personnalités politiques dans le même sac et à déserter les bureaux de votes, à s’abstenir, ou à se tourner vers les extrêmes et/ou les discours populistes qui surfent sur la vague de la défiance. Nous sommes face à une crise démocratique sans précédent. Si les citoyen-nes ont le sentiment qu’ils ne sont plus écoutés, que leur voix ne porte plus, que la démocratie est en panne, c’est malgré tout à nous, militant-e-s, à nos représentant-e-s  dans les instances du parti aux niveaux locaux ou nationaux, à nos élu-e-s, de prouver que l’action collective n’est pas dépassée, que  la rénovation est inéluctable pour répondre à l’exemplarité, à la sincérité du modèle de formation démocratique et politique que nous souhaitons.

Cela signifie expliquer la démocratie et rendre le citoyen actif dans la prise des décisions. C’est avoir un parler vrai, clair et courageux qui s’adresse à toutes les classes de la société et qui sait renouer un dialogue avec les classes populaires. « Le courage, c’est de regarder la réalité en face » déclarait Jean Jaurès. Les pouvoirs doivent être mieux partagés entre les territoires et les pratiques innovantes des territoires davantage valorisés. Les militant-e-s se sont déjà prononcé-e-s pour la rénovation, la moralisation de la vie politique. Il faut ainsi appliquer toutes les décisions qui ont été votées par les militant-e-s lors des conventions de 2010 et en particulier le non cumul des mandats et des fonctions.

Nous, militant-e-s socialistes, demandons que la réflexion, vers des modifications statutaires, visent l’exemplarité, l’éthique et la transparence, et qu’elles soient ouverte, que notre parti anticipe et corrige, pour que de telles mésaventures ne se reproduisent encore.

La démocratie n'est pas complète quand ses règles ne sont pas clairement explicitées. Faire renaître l’espoir en portant un regard vers l’avenir !

La dernière décennie fut difficile pour nos concitoyen(ne)s, et l’élection de François Hollande fut un grand soulagement après tant de distorsions et d’oppositions entre les français(e)s, crées et nourries par la politique de Nicolas Sarkozy, et par sa façon de placer l’individualisme au cœur de débats. Les citoyen-ne-s avaient une grande attente et ont exprimé « Un changement immédiat profond », que leur avait promis François Hollande. En cela, le Parti Socialiste avait plus que jamais un double devoir de réussite et d’exemplarité, et se devait de mener une politique empreint de liberté, d’égalité et de fraternité, telle la devise nationale.

Nous ne pouvons pas rester sans agir, la gravité des crises et la vision que nos concitoyen-ne-s ont de la vie politique, rendent insupportable leurs sentiments d’une éventuelle incapacité de la gauche à construire l’alternative promise. Le Parti Socialiste est (encore) le premier parti de gauche, il porte en cela des responsabilités. La responsabilité de porter un projet, un projet clair, solidaire, dynamique, un projet ambitieux pour notre quotidien. La responsabilité aussi de réunir l’ensemble de la gauche pour mettre en œuvre ce projet.

Pour cela, il est nécessaire d’appeler à l’audace, au travail collectif, à la réflexion et à l’action bien sûr, mais également et surtout à la participation active du citoyen. Nos positions de militant-e-s nous ont appris que seuls les projets allant dans le sens de l’intérêt général et étant porté par un ensemble conséquent étaient voués à la réussite. Il faut aller dans le sens de l’altruisme et du collectif, car ce sont les deux éléments moteurs nécessaires à la maitrise des dossiers souvent techniquement complexes. Il faut savoir écouter, mais surtout entendre. Aujourd’hui, s’il suffisait de quelques réformes à la marge pour sortir des crises, on pourrait peut-être accepter que les décisions soient prises par un petit nombre. Mais s’il faut faire naitre un réveil, engager une dynamique, mener un sursaut, nous avons besoin de l’intelligence de l’ensemble des citoyen-ne-s, de l’ensemble des militant-e-s.

Les prochaines années seront toutes à la fois décisives et révélatrices du désir de nos concitoyen-ne-s à nous faire confiance. Le Parti Socialiste et la gauche ont travaillé à changer tout cela. Le contexte ne doit pas inciter à l’attentisme. Il est nécessaire de reprendre de l’audace tout en conservant le réalisme des situations face aux enjeux à relever. Il faut plus que tout, être directement au service des français-e-s.

Avec  Oser. Plus loin, Plus Vite. , nous nous sommes engagés dans la direction d’un  Parti Socialiste où la participation des militantes et militants est primordiale, où le débat interne se veut inventif et créatif. Nous en appelons donc à la poursuite de la rénovation de la vie politique et à la poursuite de notre effort d’ouverture à la société civile et à l’ensemble des citoyen-ne-s. Ce désir de rénovation a déjà été exprimé très largement et très clairement lors de notre convention nationale de 2010, c’est un désir réclamé de renforcement de la démocratie au sein de la collectivité mais aussi une volonté de faire face à la mauvaise foi, à l’ineptie et aux similarités des idées de la droite avec celles du Front National. Nous refusons que nous soit reproché un discours d’empathie face à une demande économique, sociale et écologique bien présente au quotidien.

Pour nous, la meilleure des méthodes est celle du diagnostic, de la réflexion collective, celle de la force de proposition, celle du sérieux et de la crédibilité. C’est dans cette direction que nous souhaitons aller, celle de la coopération, celle de la citoyenneté active pour redonner un sens à l’action collective et pour oser une politique audacieuse. Si la gauche a su si bien réussir, ce n’est pas seulement par rejet de la droite, c’est parce qu’à tous les niveaux, les élu-e-s et les militant-e-s travaillent, proposent….

Alors poursuivons ! De ce diagnostic lucide découlent des solutions novatrices, immédiates et réalistes pour un autre modèle de développement économique, social et écologique. Comme le rappelait souvent Stéphane Hessel, « il faut ré enchanter la politique ». Les comportements d’une autre époque, alors que les enjeux qui se présentent à nous sont si importants, nous ne pouvons pas les tolérer. L’ambition des uns et des autres est peut-être légitime mais elle ne doit pas supplanter l’essentiel. Le parti socialiste compte dans ces rangs nombre d’hommes et de femmes de valeur mais quelles que soient leurs qualités, nous vous le demandons, que seraient-ils aujourd’hui sans les militant-es ? Il est indispensable de construire les contenus en organisant des Etats Généraux régulièrement.

Quant aux idées, au fond, nous sommes tous résolument socialistes, nous défendons toutes et tous les valeurs socialistes, à commencer par un idéal de progrès social et individuel fondé sur le respect scrupuleux des droits de l’homme, de la justice et de l’équité, de la liberté d’opinion et de parole, du refus de la violence et de l’oppression, d’une laïcité ouverte et tolérante qui garantit la liberté de conscience et la coexistence pacifique de toutes les opinions dès lors qu’elles respectent les lois de la république. Que ces idées soient visibles et exprimées tous les jours !

Etre militant-e du Parti Socialiste, c’est Réfléchir, Débattre, Proposer puis Agir.

Retrouvons-nous et portons notre regard vers l’avenir !

Amitiés socialistes

Laurent Beaud

« On n’enseigne pas ce que l’on sait  ou ce que l’on croit savoir : on n’enseigne et on ne peut enseigner que ce que l’on est.» Jean Jaurès

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