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le Kaléidoscope....
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7 octobre 2012

Emploi : Partage des richesses, Partage du travail…

Alors que 250 ans se sont écoulés depuis la parution Du Contrat Social de Rousseau, un nouveau temps de réflexion est venu. Il s‘avère urgent et nécessaire de cogiter encore en ce qui concerne les relations entre les individus avec le travail, tant économiquement que socialement dans nos sociétés contemporaines.

Jean-Jacques Rousseau n’avait pas inventé l’idée de contrat social, mais par ses introspections, ses réflexions et ses lectures, il avait réussi à transformer à son époque l’idée d’un contrat entre les Hommes si radicalement que nous avons pu parfois la considérer comme neuve. Depuis 3 siècles, avec l’avènement des sciences économiques et politiques, les relations entre les hommes ont été approfondies et les notions liées au « travail » ont grandement évoluées.

Le XIXème siècle avait vu Frédéric Winslow Taylor organiser le travail en calculant et gérant l’activité des salariés de façon scientifique afin d’améliorer la production de masse (séparant ainsi le travail de conception et celui d’exécution). Il avait vu aussi Henry Ford poursuivre l’œuvre de Taylor favorisant le processus de mécanisation et développant les gains de productivité ainsi que l’expansion d’une société de consommation de masse.

Le  XXème siècle a entrevu quant a lui  les limites du Taylorisme et du fordisme. Certains ont poussé vers l’amélioration des conditions sociales du travail mais dans la plupart du temps vers des buts d’augmentation de la productivité exclusivement. Ainsi le progrès social a permis aux travailleurs l’accès à de multiples avancées, telles que la réduction du temps de travail, les congés payés ou la création de systèmes de protection sociale mais sans véritablement remettre en cause les dogmes du capitalisme et du libéralisme.

 

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Aujourd’hui, une nouvelle crise aussi importante que celle de 1929 (voir plus, si l’on prend en compte l’aspect financier) touche le marché devenu global et les questions s’amoncellent : Où se trouve la place de l’Humain dans le travail vis à vis de la Machine? Une société de Plein emploi est elle possible à nouveau ? Il nous faut donc réfléchir à nouveau pour inventer de nouvelles solutions et tenter de nouvelles politiques en la matière analysant les limites de nos systèmes économiques.

« Cette crise est différente des crises précédentes », écrivait Albert Einstein en 1929. « Elle vient des fulgurants progrès des méthodes de production. Pour la production de la totalité des biens de consommation, seule une fraction de la main‐d’œuvre devient indispensable. Cela provoque un chômage élevé. Ce même progrès technique qui pourrait libérer les hommes d’une grande partie du travail nécessaire à leur vie est le responsable de la catastrophe actuelle. Pour supprimer le chômage, il faut diminuer la durée légale du travail et fixer un salaire minimum.». C’est alors que Franklin Roosevelt, Président des Etats Unis mis en œuvre son New deal (« nouvelle donne » ou « nouvelle distribution des cartes ») défendant l’idée d’une mauvaise répartition des revenus et des richesses. Il souhaitait une relance de la consommation grâce à un accroissement des revenus, même si le prix à payer était celui du déficit budgétaire, afin de relancer l’activité et de lutter contre le chômage. En 2012, c’est Robert Reich, l’ancien Ministre du travail de Bill Clinton, qui relance le débat : « La question fondamentale est de mieux répartir les bénéfices de la révolution de la productivité. Le problème n’est pas qu’il y ait moins de travail à cause des ordinateurs, des robots et d’Internet mais que les fruits de cette productivité ne soient pas partagés correctement: une grande partie de la population est au chômage et ne gagne plus de quoi vivre, tandis que l’essentiel des gains de productivité va aux 1% les plus riches.La future seconde administration Obama, s’il y en a une, devra organiser une vraie réforme fiscale pour réduire le temps de travail sans perte de revenus, permettant ainsi des créations d’emplois supplémentaires.»

En France, afin de répondre au non-sens du « Travailler Plus pour Gagner Plus » de Nicolas Sarkozy, Pierre Larrouturou dans son Livre noir du Libéralisme, s’était livré en 2007 à une critique de l’ultralibéralisme et avait démontré concrètement les possibilités réalistes et crédibles d’une autre manière de penser. Après avoir fait un bilan accablant des ravages du système actuel, il prévenait des dangers du néolibéralisme et proposait des solutions politiques alternatives à celui-ci : « Un travailler moins pour vivre mieux ».

Plus en détails, la durée de vie n’a cessé d’augmenter régulièrement ces 40 dernières années, notamment en raison de la baisse du temps de travail des salariés alors qu’en parallèle, le taux de productivité n’en subissait aucune conséquence négative continuant à progresser de façon impressionnante. C’est en cela que la politique récente de la droite française fut un véritable non sens. Impossible de croire, de comprendre que la résolution des problème de compétitivité et du chômage passe par l’austérité et le travailler plus et plus longtemps ! « Faut-il revenir à la charrue et à la pioche » pour permettre la création de nouveaux emplois et faire enfin baisser le chômage en France ? Tout le monde conviendra que les progrès scientifiques sont faits pour en profiter, et aujourd’hui il semble que les richesses soient inégalement réparties entre le capital et le travail.

Dés 1993, Pierre Larrouturou proposait une diminution codifiée du temps de travail vers une semaine de quatre jours  (diminuant la semaine de travail de 39 à 32 heures), permettant la création de nombreux emplois sans perte de productivité ou de compétitivité mais aussi sans réelle augmentation du coût du travail. Plus de 400 entreprises françaises ont adhéré et appliqué volontairement les dispositions de cette proposition, sans coût de production supplémentaire et créant massivement des emplois. De façon identique, en tant qu’européen convaincu, il prône un véritable traité de l’Europe Social et un Nouveau Contrat Social avec une meilleure répartition du travail et une politique efficace de lutte contre le chômage refusant l’erreur d’agir seul sur ces sujets.

Il poursuit son analyse encore aujourd’hui dans la motion socialiste Oser. Plus loin, Plus vite., dont je suis moi-même signataire, qui se donne pour ambition de faire bouger les lignes en terme de débat et de timing lors du prochain congrès PS qui aura lieu à Toulouse en octobre. Cette vision et analyse demeure plus que jamais crédible et mérite selon moi la plus grande attention de tout un chacun, pour que notre indignation fasse place à l’action.

La crise du chômage, le comportement de certains patrons et les méthodes ultralibérales ont accentué les malaises des français au point parfois même de les inciter à des choix extrêmes dans leur propre mode de vie. Dans le documentaire Attention danger travail, Pierre Carles a développé les dérives du système et l’une de ses conséquences directes : le rejet par certains travailleurs de celui-ci, refusant et l’assumant « des boulots de merde payés des miettes ». Ces derniers y expriment leur volonté à répondre aux méthodes de productivité utilisées par les grandes firmes et tenter d’échapper aux griffes de l’exploitation capitaliste.

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Pour ma part, il ne s’agit pas de la meilleure des solutions ; nous devons nous engager au quotidien politiquement, syndicalement au quotidien pour transformer les choses que nous ne pouvons admettre. Leurs comportements s’apparente plus à des solutions de dépit qu’à une lutte pour un destin porteur d’espoir.

Au delà de la critique de Pierre Carles, le film germano-suisse Le revenu de base – une impulsion culturelle prend le parti de proposer sous l’angle de l’égalité et de la fraternité, un nouveau système de rémunération inconditionnel pour tous afin de relancer l’intérêt des individus pour le travail. Ces réalisateurs, Daniel Häni et Enno Schmidt prennent à contre courants les idées reçues, s’interrogeant sur la valeur travail et l’organisation de notre société de consommation. Portés par l’initiative Grundeinkommen, ils font ressurgir bien plus que les utopies de la renaissance de Thomas More ; ils reprennent à leur compte et surpassent les théories économico-politiques de Juliet Rhys-Williams et Milton Friedman pour amener notre réflexion sur notre modèle ultralibéral.

 

Pour conclure, sur les sujets de l’Emploi, du Chômage et plus globalement sur nos modes de travail et de consommation, le débat doit se poursuivre et l’apparition d’idées nouvelles est souhaitable dans l’optique du progrès humain. Il s’agit de la seule solution pour sortir de la situation de crise que nous connaissons. Une régulation sociale plus large, une négociation entre les partenaires sociaux et une réglementation de la vie économique (droit du travail, droit de la consommation…) sont absolument pour dépasser le capitalisme libéral.

 

Laurent Beaud

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Commentaires
H
partager le travail une belle idée à condition que celle ci se fasse de façon honnête et non pas comme les 35h, qui n'ont pas atteint les emploi escompter, et dont nous avons souffert(autant de travail , mais moins d'heures par jour de travail, sans heures complémentaire.) La création de plusieurs SMIG, ou taux horaire?. La baisse du temps de travail ne doit pas se faire à la va vite, et surtout prendre en considération l'avis de nous les ouvriés et employés, et non comme l'ANI celle du MEDEF.Sur le RBI une réflexion m'impose: la fin de notre système social ainsi que du SMIG? Sans doute une histoire à creuser. AS HOURCADE patrick groupe M4 et proche de l'aile gauche du ps représenter par Emanuel Maurel.
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