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le Kaléidoscope....
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25 novembre 2012

Pauvreté: Liberté, Egalité, Fraternité ...(ou pas)

Alors que viennent de débuter la 28ème campagne d’hiver des Restos du Cœur et de s’achever la collecte nationale de la Banque Alimentaire ces 22, 23 et 24 novembre 2012, il est indéniable que la misère et la pauvreté continuent de progresser en France. Comment  accepter ces situations, ces images de précarité alimentaire qui sont devenues quotidiennes à nos yeux et à ceux de nos enfants ?

 

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En début de mois, nous découvrions qu’une enseigne dans un de ses magasins du nord de la France avait décidé d’installer des antivols sur des paquets de viande à plus de 30€ le kilo afin de lutter contre le vol. Eh oui, désormais pour de plus en plus de concitoyens manger de la viande devient un véritable luxe. Ne nous cachons pas la vérité, si la grande distribution réagit c’est parce que les plus miséreux ne trouvent pas autres solutions dans des cas d’extrême nécessité à  voler pour manger. La société ne doit pas blâmer moralement les personnes qui sont amenées à ce genre de comportements, même si elle doit juridiquement les condamner.

 

Dans un article d’ Elsa Fayner notre niveau de vie baisse (sauf celui des plus riches). « La crise aura eu raison du pouvoir d’achat. Selon l’Insee, après 5 ans de hausse, le niveau de vie baisse ou stagne pour pratiquement toutes les catégories de population, sauf pour les plus aisées.(…) Seules les 5% des personnes les plus aisées en France ne voient pas leur niveau de vie diminuer. Pour la Quasi-totalité de la population, donc, c’et l’érosion ».

 

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L’une des premières raisons de cette paupérisation vient d’un constat simple : « le chômage c’est comme l’emploi, si t’as le profil t’es embauché, si t ‘as pas le profil t’es chômeur, ah bé non même pas… ». Selon le Ministère du travail, les chiffres des demandeurs d’emploi pour septembre 2012 font état d’une forte hausse : +1,6% soit 46 900 chômeurs supplémentaires en un mois. Cela est catastrophique ! Mais ces chiffres ne reflètent pas l’extrême gravité de la situation car en réalité prés de 506 100 personnes se sont inscrites à Pôle Emploi pendant que 459 200 quittaient les fichiers. Au final sur les sortants moins de la moitié retrouvent un emploi et plus de 100 000 étaient en fin de droit.

Même s’il faut des règles pour qu’une société fonctionne, la cohésion humaine et sociale doit être plus forte pour ceux qui deviennent statistiquement invisible (sans emploi mais non chômeur) et pour lesquels les issues de secours disparaissent, et avec elles les droits les plus élémentaires : accès au logement, aux soins et aux produits de première nécessité.

 

Dans le Sciences Humaines de ce mois, Achille Weinberg rappelle que le travail est avant tout une nécessité pour exister socialement. « Quand on part au travail le matin, on ne se contente pas d’aller chercher un salaire, on endosse un costume social : celui de l’enseignant, du policier, du chef d’entreprise, du travailleur social, du garagiste ou du facteur. On part aussi à la rencontre de gens : des collègues, des clients, des élèves, des patients ou des usagers. Le travail est aussi cela : un statut social et des rencontres multiples. »

 

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Alors oui, la première façon de lutter contre la pauvreté c’est la lutte contre le chômage. Beaucoup d’éminents spécialistes nous assènent des contre-vérités comme quoi sans croissance il n’y a aucunes solutions, où que nous ne pouvons rien pour l’emploi dans le cadre de la globalisation. Cela n’est pas vrai, nous ne devons pas banaliser les notions de pauvreté, de précarité et de travail et il ne faudrait surtout pas croire que le modèle social français serait un obstacle voir une impuissance dans ces domaines. Comme déjà constaté et proposé dans le  texte « Oser ! Plus loin. Plus vite. » les enjeux sont importants et urgents et des solutions existent. Dans l’article du Kaléidoscope Emploi : Partage des richesses, Partage du travail… je vous avais déjà fait part de la possibilité d’appréhender ces problématiques sous de nouveaux angles.

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Dans sa conférence de presse du 13 novembre 2012, François Hollande a dit « ma priorité, la seule, c’est l’emploi. ». Mais voilà quelques jours plus tard le MEDEF se positionnait dans une posture défensive malgré le signal puissant envoyé par le pacte de compétitivité, n’ayant aucune envie d’une véritable sortie de crise.

Ainsi, A qui profite le crime ? Selon Marx, le capitalisme engendre naturellement un chômage de masse (notamment du fait de la concentration et des crises économiques) et ce chômage de masse explique que les salaires se maintiennent à un niveau proche du niveau de subsistance : c’est la thèse de la paupérisation absolue, qui souligne que les salaires ne progressent pas, ou peu, en raison de la présence de cette « armée industrielle de réserve » et de son message sous-jacent « si tu n’es pas content, 10 ou 100 ou 1000 de tes camarades le seront pour effectuer ce même travail ». Alors oui le patronat français n’est pas chaud à l’idée d’un mieux dans ce domaine, et cela n’est pas nouveau.

En 1997, dans Travail (une révolution à venir), pour Dominique Méda et Juliet Schor: « Nous devrons en passer par la redistribution du travail. Et le seul moyen d’obtenir la redistribution du travail, c’est de s’attaquer directement au pouvoir des entreprises et au fait qu’elles régissent le temps et les modalités de travail de tout le monde. En effet, c’est dans la mentalité de l’employeur d’avoir un petit nombre de personnes travaillant pendant beaucoup d’heures. Les employeurs, depuis le début de l’ère capitaliste, voire précapitaliste, se sont toujours opposés à l’idée d’employer plus de personnes travaillant moins longtemps, parce que ces personnes sont alors moins dépendantes de l’employeur ».

Pour conclure, continuons à notre niveau à aider ces associations, ces organisations à buts « humanitaires » mais il serait préférable dès maintenant de changer notre façon de penser et d’agir politiquement pour résoudre les problèmes économiques et sociaux qui nous sont confrontés et que celles-ci de soient plus d’utilité publique.

 

Laurent Beaud

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